Musée Beaux-Arts Mons
8 rue Neuve, Mons, Belgique
www.bam.mons.be
Chaque année, le BAM (Beaux-Arts Mons) accueille plusieurs expositions présentées sur près de 2.000 m². Celles-ci sont l’occasion de découvrir un artiste, un mouvement artistique ou une thématique en lien avec les collections du musée, riches de plus de 15.000 œuvres d’art.
Le BAM est conçu comme une expérience unique, un espace de découverte de la création artistique sous toutes ses formes, un lieu de vie où se succèdent toute l’année des événements. Ce projet architectural résolument contemporain allie le fonctionnel et la rigueur muséale à l’esthétique puisque l’architecture du musée laisse la part belle aux espaces de circulation lumineux prenant le parti de la transparence.
Abstractions géométriques belges
De 1945 à nos jours
Du 22 mars au 13 juillet 2014
L’exposition invite à la découverte de l’abstraction géométrique belge à travers ses multiples manifestations après 1945, offrant ainsi pour la première fois une vue d’ensemble de la création belge active dans l’abstraction géométrique.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’abstraction, disparue pendant l’entredeux-guerres, connaît un renouveau. Ce choix esthétique répond au désir des artistes de recouvrer leur liberté d’expression, mise à mal pendant l’Occupation. Elle se déploie selon deux sensibilités distinctes : lyrique et géométrique. Si la première est gestuelle et spontanée, la seconde, faite de formes géométriques et de couleurs pures, est fondée sur un principe d’ordre et de rigueur. Dans l’immédiat après-guerre, l’enjeu est d’apporter à une société meurtrie par le conflit un nouvel équilibre.
Dossier de presse
Photos de l'exposition
Extrait du catalogue
A peine quelques années après le renouveau de l’abstraction, les artistes se voient tentés d’échapper au cadre traditionnel de la peinture, attirés par la dimension spatiale ; ce phénomène conduira à l’apparition de nouveaux médiums. Les premiers signes de mutation apparaissent au début des années 1950, moment où Jo Delahaut et Pol Bury s’exercent au relief et publient, avec les critiques Jean Séaux et Karel N. Elno, Ie manifeste du Spatialisme (1954). Ce dernier prêche une nouvelle expression plastique qui dépasse les notions de surface et d’espace telles qu’on a pu en faire jusqu’ici l’expérience. Il est aussi question d’envisager le temps et le mouvement comme des composantes de l’oeuvre. Appliquant ce précepte, Delahaut réalise, dès 1950, des reliefs achromes. Le défi est relevé : au gré du déplacement du visiteur, l’oeuvre se métamorphose. Les ombres des formes en relief proliférent tant au sein de l’oeuvre que sur les cimaises, ce qui engendre inexorablement un questionnement sur la relation de l’oeuvre à son espace de présentation : celle-ci n’est plus un objet solitaire mais s’intègre à un ensemble spatial.
Au cours des années 1950 et 1960, le relief — et particulièrement blanc sur blanc — est très prisé des artistes géométriques, séduits par les variations d’ombre et de lumiere qu’il suscite. Van Hoeydonck s’explique dans le Dimanche Presse à l’occasion de son exposition intitulée Oeuvres lumières au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1961 : “Oui, je sais que sous certains angles mes tableaux ne sont pas perceptibles. C’est exactement l’effet recherché”. L’artiste s’en remet donc au spectateur, à qui il revient de trouver l’angle de vue le plus adéquat. Les reliefs de Van Hoeydonck sont également présentés en 1960 l’exposition Monochrome Malerei à Leverkusen, qui insiste sur l’importance du monochrome en art et de la couleur blanche en particulier. Yves Klein et Lucio Fontana à qui l’on doit le Manifesto bianco (1946), sont de la partie, mais aussi quelques Belges tels que Walter Leblanc et Mark Verstockt. L’évènement est suivi, en 1966, d’une autre exposition internationale à cet égard révélatrice : weiss auf wiess (blanc-sur-blanc) à la Kunsthalle de Berne. Force est de constater que le monochrome est en vogue. Le blanc, symbole de lumière, d’immatériel et d’infini, occupe donc une place de choix dans l’histoire de l’abstraction géométrique, et ce dès 1918, avec le carré blanc sur fond blanc de Malevitch. Il acquiert une valeur positive, emblème d’avant-garde et de modernité. Il est en outre le plus propice à la réfraction de la lumière et aux effets optiques qui en découlent. Le noir n’évoque pas moins cette notion d’infini, permettant également de jongler avec l’intensité des ombres.
Francis Olin met aussi bien son talent au service du relief blanc que du noir. Avec eux, l’artiste procure un sentiment de profondeur qui dépasse celui auquel la perspective picturale pouvait prétendre. Ils recèlent également des effets cinétiques, dégageant une vibration naturelle permise grâce aux propriétés de la lumiére s’infiltrant entre les excroissances du bois.
L'œuvre de Francis Olin exposée
Propriété de la Fondation Roi Baudouin, collection Thomas Neirynck. En dépôt au BAM.
Les autres artistes exposés
Marcel-Louis Baugniet, Jean-Jacques Bauweraerts, Gaston Bertrand, Pol Bury, Amédée Cortier, Gilbert Decock, Jo Delahaut, Jean Dubois, Roger Dudant, Francis Dusépulchre, Henri Gabriel, Ray Gilles, Félix Hannaert, Francine Holley, Pal Horvath, Jean-Pierre Husquinet, Emile Lanc, Walter Leblanc, Kurt Lewy, Jean-Pierre Maury, Marc Mendelson, Victor Noël, Luc Peire, Jean Rets, Jean-Pierre Scouflaire, Gilbert Swimberghe, Guy Vandenbranden, Stella Vanderauwera, Bob Van der Auwera, Paul Van Hoeydonck, Louis Van Lint, Dan Van Severen, Marthe Wéry, Léon Wuidar.
Merci au musée BAM de nous avoir aidé à rédiger cette page.